Tuyaux de reniflard : L’importance d’un remplacement effectué dans les temps

02/11/2020

Que se passerait-il si la pression générée à l'intérieur du moteur n’était pas évacuée ? C’est ici que les tuyaux de ventilation du vilebrequin entrent en jeu : ces tuyaux en plastique ou en caoutchouc conduisent les gaz de la chambre de combustion du moteur vers le système d’admission et permettent ainsi d’en réutiliser les hydrocarbures. Dans cet article, nous allons vous montrer le fonctionnement et l’importance des tuyaux de ventilation du vilebrequin, ainsi que les signes d’usure potentielle que vous devez tout particulièrement surveiller.

Nécessité d’évacuer les gaz de la chambre de combustion

Qu’ils soient à essence ou diesel, les moteurs génèrent une pression interne en raison de la libération de petites quantités de gaz de la chambre de combustion lors de la compression et de l’explosion. Ces gaz doivent être évacués pour plusieurs raisons :
 
1. La présence d’hydrocarbures dégrade prématurément l’huile moteur. Par ailleurs, les explosions génèrent de l’humidité, qui se dépose dans le carter lorsque le moteur refroidit. Cette humidité risque ensuite d’être aspirée par la pompe, diminuant la lubrification ou la rendant inexistante dans certains systèmes et à certains points.
2. Les performances du moteur risquent de diminuer puisque la pression va entraver le mouvement descendant du piston. 
3. La pression va finir par déloger les joints et les bagues d’étanchéité, entraînant des fuites d’huile.
 

Évacuation des gaz de la chambre de combustion : les premières années

Les premiers moteurs automobiles évacuaient les gaz de la chambre de combustion en les libérant dans l’atmosphère. En raison de la toxicité de ces gaz, cette technique a rapidement été abandonnée en faveur d’une autre solution : l’évacuation de la pression via un conduit raccordé directement au collecteur d’admission pour les véhicules à moteur atmosphérique ou à l’admission du turbo pour les véhicules à turbocompresseur. L’invention de la soupape de récupération des gaz du carter (PCV) a permis de réguler le passage de ces gaz.

La révolution : les tuyaux de ventilation du vilebrequin

À l’aube du XXIe siècle, un nouveau système révolutionnaire doté de reniflards (ou déshuileurs) a vu le jour. Ces décanteurs condensent l’huile contenue dans les gaz de la chambre de combustion et la renvoient dans le carter. Cela a permis de réduire la consommation de carburant et les émissions de gaz, tout en allégeant le besoin de maintenance du moteur. Des tuyaux rigides en plastique ou en caoutchouc font passer les gaz du moteur au système d’admission : les tuyaux de ventilation du vilebrequin. 

Signes d’usure sur les tuyaux de ventilation du vilebrequin

Au fil du temps, les tuyaux de reniflard peuvent commencer à présenter des signes d’usure en raison des températures élevées de leur environnement d’utilisation, ainsi que des hydrocarbures et de l’huile avec lesquels ils sont continuellement en contact. Les dommages dépendent du matériau du tuyau. Ainsi, les tuyaux en caoutchouc ont tendance à ramollir, tandis que les tuyaux en plastique durcissent et deviennent cassants.

 

Pour les tuyaux en caoutchouc, faites attention aux signes suivants :

 
• dommages autour des raccords ou le long du tuyau
• accumulation de carbone et de boues d’huile susceptible d’obstruer le tuyau
• ramollissement des coudes de raccordement (ils risquent de plier et d’entraver le passage des gaz)
• ramollissement des tuyaux en caoutchouc (entraînant des fuites d'aspiration au point de raccordement) 
 
Pour les tuyaux en plastique, surveillez les éléments suivants :
 
• endommagement des coudes et des raccords
• obstructions causées par le carbone et les boues d’huile 
• fissures dues aux vibrations du moteur

De l’importance des remplacements en temps utile

Les tuyaux de ventilation du vilebrequin en caoutchouc ou en plastique usés doivent être remplacés sans délai. La pression dans le carter va augmenter si des obstructions se produisent dans le système de ventilation des gaz du moteur, provoquant à terme les défaillances mentionnées. 
 
De plus, toute fissure ou rupture des tuyaux va libérer des gaz toxiques dans l’atmosphère. Elle va également laisser l’air entrer dans les tuyaux d’admission, sans passer par le débitmètre. Cela va dégrader le mélange air-essence, provoquant des ratés du moteur. Cela pourrait entraîner un ralenti irrégulier, un démarrage brusque, une hésitation lors de l’accélération, voire l’arrêt complet du véhicule.

Bonne pratique

Même si les tuyaux de reniflard peuvent se fissurer tout seuls en raison des vibrations du moteur, leur défaillance est généralement due aux interventions de maintenance ou aux réparations. C’est un phénomène que nous avons constaté sur le tuyau Gates EMH148 (pièce équipant plus d’un million de moteurs BMW) et sur le tuyau en caoutchouc EMH400 (monté sur 1,5 million de moteurs Opel). 

tuyau de ventilation du vilebrequin

De ce fait, nous recommandons vivement de remplacer les tuyaux de reniflard par des tuyaux neufs lorsqu’ils présentent des signes d’usure ou lorsque vous les manipulez lors de la réparation ou de l’entretien du véhicule. De cette manière, vous éviterez les risques inutiles ainsi que les heures de travail et les coûts de maintenance supplémentaires. Grâce à ces mesures, vous éliminerez les défaillances entre les intervalles d’entretien de la courroie, ce qui occasionnerait des remplacements coûteux pour les clients.